jeudi 26 février 2015

GREVE INTERPROFESSIONNELLE LE 9 AVRIL !


FO, CGT et Solidaires appellent à une grève interprofessionnelle le 9 avril
 
FO, la CGT et Solidaires appellent à une journée de grève interprofessionnelle de lutte contre les mesures d’austérité le jeudi 9 avril, ont annoncé ces organisations, à l’issue d’une rencontre inter syndicale qui a eu lieu à Paris, le mardi 17 février, au siège de la Confédération FO.
Par cette action qui doit permettre de "faire converger" les revendications et "d'exiger du gouvernement et du patronatqu'ils y répondent", il s'agit de "s'engager dans un processus de mobilisation" ont soulignés les trois organisations. Les structures invitent ainsi les retraités et les chômeurs-ses à se mobiliser et appellent l'ensemble des salarié(e)s, du public et du privé. "Les modalité d'action pour manifester vont se construire d'ici le 9 avril" a précisé pour FO le serétaire confédéral Pascal Pavageau qui participait avec Michèle Biaggi à cette intersyndicale.

Assistant à la rencontre intersyndicale, la FSU a fait part de son absence de mandat ne lui permettant donc pas pour l'instant de se prononcer sur sa participation éventuelle à la journée d'action. L'organisationn donnera sa décision début mars.
 
 
Construire le rapport de force

Cette décision d'action commune contre l'austérité avait été largement évoquée au début du mois de février lors du XXIIIe congrès de la confédération FO qui se tenait du 2 au 6 février à Tours. En conclusion de la résolution générale adoptée à une large majorité, les 3000 délégués avaient en effet appelé à "construire le rapport de force à même de faire reculer le gouvernement et le patronat".
 
Dans ce cadre et dans le prolongement du rassemblement national du 16 décembre à Paris organisé par FO et qui avait "permis de réaffirmer les positions et revendications", le Congrès avait donc arrêté "le principe d'une journée nationale de grève interprofessionnelle".
Au diapason avec les propos de Jean-Claude Mailly, prônant de "passer à l'étape supérieure" pour "contrer cette austérité suicidaire", les délégués avaient actés au sein de la résolution générale la demande de "l'arrêt de l'austérié" notamment au travers du "retrait du pacte de responsabilité" mais aussi de celui du projet de loi Macron ou encore de la réforme territoriale.
 
A l'issue du Congrès, la Confédération FO avait pris contact avec les sept autres organisations syndicales afin d'organiser une rencontre qui jette les bases des modalités d'une action commune contre l'austérité. La CGT, FSU et Solidaires avaient immédiatement répondu favorablement à cet appel. A l'instar de FO, la CGT évoquait dès ce début février la nécessité d'organiser une journée de mobilisation pour s'opposer à la politique d'austérité.
 
 
 



Journée de grève interprofessionnelle du 9 avril


Déclaration des organisations syndicales CGT, FO et Solidaires

Combattre et réduire le chômage, permettre la création d’emplois en changeant de politique économique, préserver les droits et tous les régimes sociaux, garantir et promouvoir le service public, augmenter les salaires (secteurs public et privé), les retraites, les pensions et les minimas sociaux, constituent des priorités sociales --‐ de surcroît en période de crise --‐ Réunies le 17 février 2015, les organisations syndicales CGT, FO et Solidaires affirment leur détermination pour faire aboutir ces revendications et lutter contre l’austérité et ses impacts destructeurs tant socialement, économiquement que démocratiquement.

Le « pacte de responsabilité », la rigueur budgétaire, la réforme territoriale, nombre de dispositions du projet de loi libérale "Macron",

ainsi  que plusieurs décisions des pouvoirs publics et du patronat aggravent la situation des salarié(e)s, des retraité(e)s et des chômeurs(ses). De nombreuses luttes et mobilisations syndicales sont d’ores et déjà engagées dans les entreprises, les services publics et les secteurs professionnels.
 Pour faire converger ces revendications et exiger du gouvernement et du patronat qu’ils y répondent, les organisations syndicales CGT, FO et Solidaires s’engagent dans un processus de mobilisation. Conscientes de leur responsabilité, elles invitent les retraités et les chômeurs à se mobiliser et appellent l'ensemble des salarié(e)s du public et du privé, à une journée de grève interprofessionnelle et à manifester le 9 avril 2015






mercredi 22 octobre 2014

Billet de compte rendu de grève et manifestation.


Ce 16 octobre  à St Brieuc, les territoriaux de Saint Brieuc rejoints par le SNUDI FO et les camarades du groupement Territorial et de Santé FO ont mené une grève digne et juste.

A noter que pendant  la manif tant dans les interventions des portes paroles que dans les discussions entre les manifestants dont les parents, nous avons tous clairement pris une nouvelle fois acte que la réforme Peillon/Hamon, tant par ses conséquences, que par ses fondements étaient inadmissible et qu’il fallait d’urgence continuer à  la combattre pour sauver l’école de la république.

En effet, depuis la réforme les agents des écoles sont sous pression et sous la pression des hiérarchies municipales, les agents l’expriment clairement tant dans les AG que dans leurs textes revendicatifs, il faut tout faire vite et vite, le stress est latent, le nombre de contractuel sans lendemain s’amplifient, tant au plan départemental que local, dans certaines écoles du département,  les classes n’ont pas été lavées depuis la rentrée, dans d’autres les agents sont obligés d’apporter du matériel de chez eux pour assurer un semblant d’activité, pourrait suivre une liste importante d’exemples.

De plus, ils constatent que les TAP, c’est  l’inégalité entre les écoles, que c’est suivant le budget des communes, alors quand dans des villages des maires expriment qu’ils vont faire appel à des bénévoles (et pourquoi pas des braves gens des paroisses tant qu’ils y sont) , quand on sait que l’école privé n’a pas les mêmes obligations, quand on sait que cela va coûter plus cher aux citoyens et différemment d’une commune à l’autre, quand on voit l’épuisement supplémentaire que cela entraine pour les enfants et les personnels, quand on sait que le maire de Lyon grand promoteur des T.A.P, vient lui-même d’inscrire ses enfants à l’école privé de sa commune, car celle-ci est restée sur 4 jours… on comprend que si rien n’est fait, la mise en danger  de l’école de la république va se traduire en sa destruction .

Alors oui, il faut sauver l’école de la république !

Les grévistes avaient d’ailleurs écrits ce slogan sur une marionnette géante de Marianne de leur création.

Lors du cortège constitué de près de 300 manifestants qui ont traversé les rues piétonnes de Saint Brieuc, la réforme Peillon/Hamon a été fortement conspuée et vilipendée  dans les slogans scandés par les manifestants :

 « les T.A.P.* c’est du bricolage : on n’en veut pas.

Pour un service public de qualité, On veut des moyens.

 La réforme Peillon/Hamon, c’est la galère : une seule solution, l’abrogation !

Stop à la galère, stop à l’inégalité…».

 

Il faut admirer la détermination des agents des écoles de Saint Brieuc, car ils ont eu à subir des pressions très importantes tant de la hiérarchie, que de certains parents,  mais également d’autres organisations syndicales (qui soutiennent la réforme Peillon/Hamon,  sans oser le dire ouvertement)  et qui ont tout fait pour casser leur grève .

Oui, leur grève car celle-ci a été reconduite de jour en jour par l’AG des salariés et cela depuis deux semaines.  Oui, il faut admirer la détermination et l’engagement des camarades du conseil syndical des FO territoriaux de St Brieuc et de Sylvie Fourré leur secrétaire car cet engagement  du syndicat FO a été un appui très fort pour tous les agents et c’est cela qui leur a permis de faire remonter leur situation et les dangers réel de terrain qu’entraine cette réforme.

 Il faut le dire qu’à Saint Brieuc, près de 80% des agents des écoles ont participé à ce mouvement ; pendant deux semaines plus 20 de cantines sur 24 ont été bloquées… Alors quand certains osent dire que la question soulevée par les agents de Saint Brieuc étaient décalée, et bien c’est qu’ils prennent vraiment les salariés et les parents et les enseignants pour des c… car ils sont très éloignés de la réalité et qu’ils sont trop proches des technocrates qui dérapent en traitant les salariés d’illettrés.

 

Aussi les maires des communes qui renvoient la responsabilité à l’Etat, doivent tous faire attention, car cette réforme est clairement insupportable par le stress qu’elle procure et la fatigue qu’elle engendre, tant pour leurs agents, que pour les enfants des citoyens et cela sans revenir sur les questions de cout et d’inégalité entre les écoles suivant les communes, ni même de la désorganisation pédagogique et sociale qu’elle entraine. Aussi  faire comme le propose certains des aménagements de mise en place… ! Risque tout simplement d’accentué la déconstruction de l’école de la république.

Au nom du bureau de l’UD, je félicite les agents et les grévistes et les syndicats FO qui ont pris leur responsabilité, je partage pleinement les décisions de l’ag, qui décide de lever la grève en raison des vacances scolaire d’octobre et de se retrouver après la rentrée pour les suites à donner.

Bravo, pour cette grève et cette belle manifestation, oui, avec tous les syndicats de la CGTFO 22,  à l’instar de notre confédération, nous serons prêts à poursuivre le combat social, car pour tous les salarié(e)s, la république, son école et son service public, ça vaut bien une grève.

Le secrétaire général de l’UD CGTFO 22
Éric LE COURTOIS

*T.A.P.= Temps. d’Activité. Périscolaire.


 

vendredi 18 juillet 2014

Conférence sociale des 7 et 8 juillet 2014

Intervention du 7 juillet de Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de FO





Monsieur le Président,
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs

Je dois le dire d’entrée de jeu, Force Ouvrière n’assistait pas à cette conférence sociale avec enthousiasme tant il y a, compte tenu de la situation économique et sociale, un fossé qui se creuse entre le réel et un exercice de dialogue social et de communication qui tend à justifier les choix économiques à l’œuvre. Nous avions prévenu que si cette conférence devait se tenir sous le chapeau du pacte de responsabilité nous ne serions pas venus, et que si dans les faits c’était le cas, nous partirions.

Depuis, force est de constater que le contexte s’est modifié. Je fais référence à l’interview du Premier ministre qui s’inscrit nettement, et sans consultation syndicale préalable, dans une politique de l’offre se traduisant concrètement par une réponse aux revendications patronales et un déni des attentes des salariés. Il ne s’agit pas uniquement de la pénibilité et du temps partiel, mais aussi du Code du travail, des seuils sociaux et d’une conception autoritaire du dialogue social.

Vous comprendrez, Monsieur le Président, que notre comportement sera donc différent tant il appartient à chacun, autour de cette table, de se positionner en fonction de son rôle, de ses mandats et de ses orientations. Cela porte un nom : la démocratie, et concernant plus particulièrement Force Ouvrière, notre attachement viscéral à l’indépendance syndicale.

Cela étant précisé, nous relevons que le travail du CGSP sur la France dans dix ans, réalisé par des experts entre eux, conduit lui aussi à valider les choix économiques et sociaux du gouvernement.

On assiste ainsi à une convergence vers une politique de l’offre qu’on tend à nous présenter comme le seul chemin possible, comme si la politique économique relevait du destin et non de choix, c’est-à-dire d’alternative possible.

« Il est plus que temps de réorienter la construction européenne, de revoir les traités, d’arrêter de diluer l’Europe dans la logique des marchés »

L’engagement de la France dans le cadre du pacte budgétaire européen, que la majorité des syndicats européens conteste, conduit à un glissement accentué non pas vers le sérieux budgétaire, mais la rigueur ou l’austérité. Il est plus que temps de réorienter la construction européenne, de revoir les traités, d’arrêter de diluer l’Europe dans la logique des marchés.

Nous soutenons notamment, à l’instar de nos collègues européens, la mise en place d’un mini plan Marshall, à hauteur de 2% du PIB, à consacrer à des investissements publics et d’infrastructures. Il convient, dans cette logique, de revoir les traités européens, dont le TSCG, tout comme il aurait convenu d’avoir une France offensive sur la question du budget européen.

Je le redis ici au nom de Force Ouvrière : chez nous comme ailleurs l’austérité est triplement suicidaire, socialement, économiquement et démocratiquement. Les récentes élections européennes en sont une illustration.

Vous avez évoqué, Monsieur le Président, le pacte de responsabilité, je concentrerai donc l’essentiel de cette intervention au pacte dit de responsabilité mâtiné de solidarité, que nous qualifions à FO de pacte d’austérité et de complaisance.

Je ne reviendrai pas sur la méthode, une annonce un 31 décembre, là encore sans un minimum de consultation préalable, le dialogue social ayant connu là une forme de thrombose.

Sur le fond, dès le départ, Force Ouvrière en a contesté le bien-fondé et souligné les dangers.

Comment exiger des contreparties (terme d’ailleurs inusité depuis) sur des aides fiscales et sociales de caractère général ?

Personne ne peut imposer, dans un tel cadre, aux entreprises d’embaucher ou d’augmenter les salaires. Pour conditionner les aides il faut obligatoirement les cibler et il aurait, par exemple, été préférable de retravailler le CICE dont le comité de suivi note que seuls 20% des montants vont à l’investissement. J’en profite d’ailleurs pour réaffirmer que si nous sommes demandeurs d’un comité d’évaluation de l’ensemble des aides publiques et sociales, sur le modèle de celui du CICE, nous ne participerons pas à un comité de suivi consacré à un pacte de responsabilité que nous condamnons.

Qui plus est, il est dangereux d’aborder la question de la Sécurité sociale et de son financement sur la base de l’allégement du coût du travail et sans prévoir le mécanisme de compensation.

Le prisme de la politique de l’offre et le court terme l’emportent ainsi sur les analyses de fond, y compris sur les valeurs républicaines de fraternité et d’égalité.

Et si l’objectif est d’assurer de la visibilité, on ne peut concevoir les choses dans une logique d’annualité budgétaire conduisant à un stop and go illisible.

Quand la politique économique est conçue comme incontournable et s’impose à l’ensemble de la société, la technocratie et la pensée unique finissent par mépriser la démocratie et la république.

S’agissant toujours de ce fameux pacte à l’effet récessif indéniable, au moins à court terme, nous notons que pour la première fois un gouvernement entreprend de déresponsabiliser partiellement les employeurs sur les accidents du travail et les maladies professionnelles, tout comme il exonère partiellement les travailleurs de la cotisation salariale de retraite pour éviter d’augmenter le SMIC et de donner un signe général positif et attendu sur l’augmentation des salaires dans le privé comme dans le public. Et pourtant la croissance est en berne, le risque de déflation est présent, la demande est insuffisante.

Vous l’avez affirmé publiquement, Monsieur le Président, vous l’avez confirmé, Monsieur le Premier ministre, dans votre lettre aux organisations patronales, le pacte de responsabilité est une médaille à deux faces : 46 milliards sur trois ans d’aides et 50 milliards sur trois ans de réduction des dépenses publiques et sociales. Les deux sont effectivement liées et accepter l’une c’est cautionner l’autre. Et nous ne sommes pas les seuls à dénoncer l’impact récessif de ces 50 milliards, tant sur la croissance que sur l’emploi. C’est toute la différence entre l’analyse keynésienne et l’analyse néoclassique du libéralisme économique, ce que les Italiens appellent « libérisme ».

Or nous le savons et le vivons. Dans beaucoup de secteurs le service public est à l’os, des missions de service public ont disparu ou sont menacées de l’être.

« Il ne faudrait pas que des régions XXL s’accompagnent d’une république XXS »

Le service public, avec les annonces sur la réforme territoriale, va encore s’éloigner des citoyens et des entreprises et il ne faudrait pas que des régions XXL s’accompagnent d’une république XXS.

Nous rappelons également que nous n’avons toujours pas, malgré les engagements successifs des gouvernements, de vision sur le rôle et les missions du service public républicain, débat qui aurait dû être préalable à toute RGPP ou MAP, débat encore annoncé il y a un an par le gouvernement et qu’on peut qualifier d’Arlésienne, au même titre que la grande réforme fiscale.

Dernier point : la modernisation du dialogue social. Qu’il s’agisse des seuils, de la fusion des IRP, de l’association des syndicats à la gestion, nous ne sommes pas demandeurs.

Trois ans de délibération n’ont pas permis l’ouverture d’une négociation. Faire du social une variable d’ajustement parce que la politique économique est rigide n’est pas un signe de progrès social.

La feuille de route gouvernementale restera pour Force Ouvrière gouvernementale. Nous conservons notre entière liberté de comportement et notre indépendance.

À cette troisième édition de la conférence sociale, Force Ouvrière voulait présenter ses revendications. Et elles sont nombreuses, des salaires à l’emploi et à la protection sociale, en passant par le service public républicain et le développement industriel.

J’ajouterai qu’elles sont connues parce que nous disons les choses.

Indépendants, démocrates et républicains, nous le sommes profondément.

C’est aussi la raison pour laquelle nous sommes là aujourd’hui.

« Je vous annonce, au nom de Force Ouvrière, que la participation de FO à cette troisième conférence sociale se terminera ce soir »

Mais je vous annonce, au nom de Force Ouvrière, que la participation de FO à cette troisième conférence sociale se terminera ce soir.

À chacun ses responsabilités, à chacun ses convictions, à chacun sa détermination. Et à chacun sa liberté.