Déjà de nombreuses communes en France ont refusé de
mettre en place la réforme sur les rythmes scolaires. Celles qui ont acceptées
avancent à marche forcée. On essaye de leur faire adopter la réforme le plus
vite possible en les appâtant avec des subventions les deux premières années.
Dans le Morbihan, sur une 50aine de communes qui ont remis leur projet à
l’Inspection Académique, une trentaine ont demandé un report. Je rappelle
qu’il y a plus de 250 communes dans le Morbihan. Les 200 autres n’ont pas non
plus l’air très pressées d’adopter la réforme.
En milieu rural, il y a peu de moyens et pas beaucoup de vie associative, donc tout retombe sur les personnels municipaux,
les ATSEM, les agents des cantines, les
personnels culturels, voire les personnels techniques et administratifs, quasiment
tous cadres C, tous
ceux qui ont les plus bas salaires. On leur demande de s’improviser animateurs. Mais animateur c’est un métier. Rien n’a été
pensé. On y va à marche forcée, à l’aveugle. On demande aux associations de
combler l’absence d’animateurs et d’organiser les TAP (Temps
d’Activité Périscolaire). Mais en
milieu rural, les associations d’une commune, ce sont les clubs de foot, les
anciens combattants, le club de chasse ou de retraités. Les rares associations
éducatives, de loisirs ou culturelles ne pourront pas répondre à toute le
demande. Alors, on va jouer à la pétanque avec les enfants ? Et puis qui
contrôle les associations, la qualité des animations, de ce temps péri-éducatif ?
Si l’éducation nationale garantie le principe de laïcité en contrôlant ses
enseignements, qu'en est-il des associations ? Les enfants seront
tributaires des choix et des richesses de la commune où ils sont scolarisés.
C’est contraire à la notion d’égalité.
Les TAP payants sont un formidable cadeau fait à
l’enseignement privé. Car le privé n’est pas obligé d’adopter la réforme.
Inutile de dire qu’il ne va pas se jeter dessus. Certains parents vont vite
faire le calcul de ce que leur coûte en argent et en temps la réforme dans le
public, et auront peu de scrupules ou l’obligation budgétaire d’inscrire leurs
enfants dans le privé. La réforme Peillon, ce sont des fermetures de classes annoncées.
Peillon, ministre de l’éducation ? Fossoyeur de l’enseignement public
oui !!!
Mais si les personnels enseignants et communaux sont
en première ligne, n’oublions pas les tous premiers concernés, les enfants. Sur
le principe, pour le rythme de l’enfant, on sait que 4 jours sur un temps long
comme maintenant ce n’est pas son intérêt. Mais comment on faisait depuis la deuxième
guerre jusque 2008 ?
Jusqu’en 2008, il y avait école le samedi matin. Un
temps scolaire sur 5 jours d’affilée, soit disant c’est mieux pour le rythme de
l’enfant, mais en fait c’est trop. Les enfants qui connaissent déjà la réforme
n’ont jamais été aussi énervés, fatigués. Cette réforme est
génératrice de confusion, de perte de repères spatiaux-temporels pour l'enfant
qui parfois ne comprend plus trop ce que veut dire "aller à l'école".
L’indifférenciation des lieux de jeux et d’enseignement est signe de confusion
pour l’enfant.Donc cela n’a pas été fait dans l’intérêt
des enfants.
Cette réforme nie l’évidence ! Que je sache, il
n’y a pas eu de révolution dans la pédopsychiatrie.
Cette réforme découle en droite ligne de celle
concernant la territorialisation. Elle
découle directement des modèles européens, des directives européennes. Le décret du ministre
Peillon reprend sous une autre forme le projet de territorialisation des
précédents gouvernements, en particulier celui des EPEP qui avait été déjà
balayé par la mobilisation des élus, des enseignants et des parents. Nous en France, on est dans
une république avec une gestion des territoires très différente de qui se passe dans d’autres pays. Et il faudrait que dans
un système européen, qu’on fasse comme les autres ? Avec des seigneuries
locales qui traiteraient chacunes les écoles et l’enseignement à leur manière. Ce
type de gestion est en contradiction avec le pacte républicain. Car il faudrait
que tous les administrés d’une commune soient d’accord avec la politique de
leur mairie pour être traités sur un même pied d’égalité.
Alors non à la réforme Peillon !
Abrogation de la
réforme Peillon !