jeudi 5 décembre 2013

Allocution du 5 décembre 2013 – Préfecture - Vannes

Déjà de nombreuses communes en France ont refusé de mettre en place la réforme sur les rythmes scolaires. Celles qui ont acceptées avancent à marche forcée. On essaye de leur faire adopter la réforme le plus vite possible en les appâtant avec des subventions les deux premières années. Dans le Morbihan, sur une 50aine de communes qui ont remis leur projet à l’Inspection Académique, une trentaine ont demandé un report. Je rappelle qu’il y a plus de 250 communes dans le Morbihan. Les 200 autres n’ont pas non plus l’air très pressées d’adopter la réforme.



En milieu rural, il y a peu de moyens et pas beaucoup de vie associative, donc tout retombe sur les personnels municipaux, les ATSEM, les agents des cantines, les personnels culturels, voire les personnels techniques et administratifs, quasiment tous cadres C, tous ceux qui ont les plus bas salaires. On leur demande de s’improviser animateurs. Mais animateur c’est un métier. Rien n’a été pensé. On y va à marche forcée, à l’aveugle. On demande aux associations de combler l’absence d’animateurs et d’organiser les TAP (Temps d’Activité Périscolaire).  Mais en milieu rural, les associations d’une commune, ce sont les clubs de foot, les anciens combattants, le club de chasse ou de retraités. Les rares associations éducatives, de loisirs ou culturelles ne pourront pas répondre à toute le demande. Alors, on va jouer à la pétanque avec les enfants ? Et puis qui contrôle les associations, la qualité des animations, de ce temps péri-éducatif ? Si l’éducation nationale garantie le principe de laïcité en contrôlant ses enseignements, qu'en est-il des associations ? Les enfants seront tributaires des choix et des richesses de la commune où ils sont scolarisés. C’est contraire à la notion d’égalité.



Les TAP payants sont un formidable cadeau fait à l’enseignement privé. Car le privé n’est pas obligé d’adopter la réforme. Inutile de dire qu’il ne va pas se jeter dessus. Certains parents vont vite faire le calcul de ce que leur coûte en argent et en temps la réforme dans le public, et auront peu de scrupules ou l’obligation budgétaire d’inscrire leurs enfants dans le privé. La réforme Peillon, ce sont des fermetures de classes annoncées. Peillon, ministre de l’éducation ? Fossoyeur de l’enseignement public oui !!!
Mais si les personnels enseignants et communaux sont en première ligne, n’oublions pas les tous premiers concernés, les enfants. Sur le principe, pour le rythme de l’enfant, on sait que 4 jours sur un temps long comme maintenant ce n’est pas son intérêt. Mais comment on faisait depuis la deuxième guerre jusque 2008 ?


Jusqu’en 2008, il y avait école le samedi matin. Un temps scolaire sur 5 jours d’affilée, soit disant c’est mieux pour le rythme de l’enfant, mais en fait c’est trop. Les enfants qui connaissent déjà la réforme n’ont jamais été aussi énervés, fatigués. Cette réforme est génératrice de confusion, de perte de repères spatiaux-temporels pour l'enfant qui parfois ne comprend plus trop ce que veut dire "aller à l'école". L’indifférenciation des lieux de jeux et d’enseignement est signe de confusion pour l’enfant.Donc cela n’a pas été fait dans l’intérêt des enfants.

Cette réforme nie l’évidence ! Que je sache, il n’y a pas eu de révolution dans la pédopsychiatrie. 


Cette réforme découle en droite ligne de celle concernant la territorialisation.  Elle découle directement des modèles européens, des directives européennes. Le décret du ministre Peillon reprend sous une autre forme le projet de territorialisation des précédents gouvernements, en particulier celui des EPEP qui avait été déjà balayé par la mobilisation des élus, des enseignants et des parents. Nous en France, on est dans une république avec une gestion des territoires très différente de qui se passe dans d’autres pays. Et il faudrait que dans un système européen, qu’on fasse comme les autres ? Avec des seigneuries locales qui traiteraient chacunes les écoles et l’enseignement à leur manière. Ce type de gestion est en contradiction avec le pacte républicain. Car il faudrait que tous les administrés d’une commune soient d’accord avec la politique de leur mairie pour être traités sur un même pied d’égalité.



Alors non à la réforme Peillon ! 
Abrogation de la réforme Peillon !

lundi 2 décembre 2013

Tous en grève jeudi 5 décembre !


Montreuil, le 25 novembre 2013, courrier adressé à Madame Marylise LEBRANCHU, Ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction Publique, 80, rue de Lille 75007 Paris
 
Madame la Ministre,
Le 14 novembre dernier, la Fédération CGT des Services Publics, la CGT Educ’action, la FNEC-FP-FO, la Fédération SPS-FO, la Fédération SUD Éducation, la Fédération SUD Collectivités Territoriales et la FAEN ont appelé à la grève nationale pour obtenir la suspension immédiate de la mise en oeuvre de la réforme des rythmes scolaires, l’abrogation du décret Peillon et l’engagement d’une autre réforme. Les enseignants et les agents territoriaux ont fortement participé au mouvement de grève et aux manifestations. Malgré cette forte mobilisation, avec de nombreuses écoles, centres de loisirs et cantines scolaires fermées, le gouvernement persiste dans son refus dudialogue.
Pire encore, le Premier ministre vient d’annoncer devant le Congrès des Maires son intention d’étendre l’assouplissement mis en place pour les taux d’encadrement des trois heures d’activités périscolaires à l’ensemble des activités péri et extra scolaires.
Cet effet d’aubaine pour les maires, qui vont pouvoir maintenir voire réduire leurs effectifs tout en prenant en charge de nouvelles missions d’accueil et d’animation, constitue une véritable provocation pour les personnels territoriaux de la filière Animation. Quelle amélioration de la qualité de la prise en charge des élèves et quelle réelle réduction de la fatigue des enfants alors que les personnels d’animation en charge de ces activités connaîtraient pour leur part une augmentation de leur charge de travail et une dégradation de leurs conditions de travail ? Cette annonce de JM Ayrault est scandaleuse pour le service public et insultante pour les personnels.
Réunies à nouveau le 21 novembre, les Fédérations CGT Services Publics/Educ’action, FO-SPS/FNEC-FP, SUD collectivités Territoriales/Education, ont fait le constat partagé du refus gouvernemental de répondre aux revendications des personnels, et ont décidé d’appeler à une nouvelle journée de mobilisation et de grèv de manière convergente avec l’appel du SNUIPP/FSU.


La Fédération CGT des Services publics dépose par conséquent un nouveau préavis de grève pour la journée du 5 décembre 2013, de 0h à 24h, pour l’ensemble des personnels des collectivités territoriales. Ce préavis large vise à couvrir les catégories de personnels directement concernées par la réforme (animateurs, ATSEM, adjoints techniques des écoles, professeurs d’enseignement artistique, éducateurs,…) mais aussi tous les agents qui souhaiteront se mobiliser sur cet enjeu de service public. Il vise enfin à permettre aux agents que des employeurstenteraient d’affecter au service minimum d’accueil d’utiliser leur droit de grève.

 
Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos salutations respectueuses.






 
 
Les organisations syndicales,
fédération des services publiques CGT, SUD et FO
Appellent
 
L'ensemble du personnel de l'Education Nationale du 1er degré ainsi que les personnels des collectivités territoriales, animateurs, éducateurs territoriaux, agents techniques, cadres, enseignants artistiques territoriaux et ATSEM à faire grève
 
le jeudi 5 décembre 2013
 
pour obtenir la suspension immédiate de la mise en oeuvre de la réforme et l'abrogation du décret sur les rythme scolaires.
 
Nous organisons
une manifestation à 10h30
devant l'Inspection Académique du Morbihan
 Cité Administrative, 13 avenue Saint-Symphorien à Vannes.